En 2024, Paris accueillera les Jeux Olympiques et les Jeux Paralympiques. Les sportifs valides et handisport vivront ainsi le rendez-vous majeur du sport mondial. Mais où est donc le handicap mental ?
C’est un grand classique : lorsqu’on parle de handicap, on pense immédiatement au handicap physique et on oublie les autres, bien souvent invisibles. Lorsqu’on évoque les prochains JO de Paris, on pense donc aux Jeux Paralympiques, sans vraiment réaliser que les athlètes en situation de handicap ne seront pas tous de la fête : où seront les sportifs en situation de handicap intellectuel ou psychique ?
Alors que le handisport concerne les personnes ayant un handicap moteur ou sensoriel, le sport adapté s’adresse à celles qui sont atteintes de déficience intellectuelle ou de troubles psychiques. Seules 3 disciplines de sport adapté sont intégrées aux Jeux Paralympiques :
- le para-athlétisme adapté,
- la para-natation adaptée,
- le para-tennis de table adapté.
C’est une organisation internationale indépendante, baptisée Virtus, qui gère les grandes compétitions internationales de sport adapté. Une fédération internationale spécifique aux personnes porteuses du syndrome de la trisomie 21 organise, quant à elle, des compétitions : la SU-DS.
Diagnostiquer le handicap mental
Pour être avéré, le handicap mental doit être diagnostiqué par un professionnel de santé via un bilan psychologique complet.
On liste souvent 12 signes de déficience intellectuelle :
- les difficultés de mémorisation à court et long termes
- la difficulté à lire ou écrire
- le manque de curiosité intellectuelle
- un comportement décalé par rapport à l’âge (immaturité)
- la difficulté à réguler ou exprimer les émotions
- la difficulté à comprendre les codes sociaux
- le manque de logique
- la difficulté à résoudre les problèmes
- la lenteur dans les apprentissages
- des étapes clés du développement non atteintes
- la difficulté à accomplir des tâches de la vie quotidienne.
L’univers du handicap intellectuel et psychique
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit le handicap mental comme « un arrêt du développement mental ou un développement mental incomplet, caractérisé par une insuffisance des facultés et du niveau global d’intelligence, notamment au niveau des fonctions cognitives, du langage, de la motricité et des performances sociales. » Il recouvre donc une vaste palette de réalités et non une seule forme de handicap.
En France, 650 000 personnes vivraient en situation de handicap mental.
La forme la plus connue par le grand public est la trisomie (qui touche 50 à 60 000 personnes en France). Les troubles du spectre autistique sont également très connus et désignent un trouble envahissant du développement (développement anormal ou déficient) qui se manifeste avant l’âge de 3 ans via des perturbations dans les interactions sociales et la communication et des comportements au caractère restreint et répétitif. En France, de 60 à 120 000 personnes seraient atteintes de troubles du spectre autistique.
Souvent oublié, le handicap psychique concerne de nombreuses situations : schizophrénie, trouble bipolaire, troubles de la personnalité, troubles obsessionnels compulsifs…
Le handicap mental ne se guérit pas, mais des actions éducatives, pédagogiques et thérapeutiques adaptées permettent d’améliorer l’autonomie individuelle et de réduire les conséquences du handicap. Depuis de longues années, l’association CEMAVI observe ses adhérents et constate une réelle évolution chez bon nombre d’entre eux grâce à la pratique d’activités adaptées encadrées par du personnel compétent. Les stimulations que représentent le sport, les loisirs et la culture permettent aux personnes en situation de handicap intellectuel et psychique d’évoluer favorablement et, ainsi, d’améliorer leur santé, leur bien-être et leur insertion sociale.
